L’alpinisme ? Voilà un terme que je trouve surprenant de part la prouesse technique mais aussi mentale des grands alpinistes qui s’élancent dans des ascensions fascinantes. Une activité qui reste pour moi encore inconnue, disons plutôt que je la contemple au travers d’un film ou d’un récit d’aventure. Après mon année de pratique en escalade, j’avais envie de creuser, de comprendre comment pouvions-nous arriver jusqu’au sommet d’une montagne avec des cordes et un baudrier ? Comment parvenir à travailler son mental le long d’une arête quand le vide devient un élément majeur de l’ascension et que seuls des coinceurs sont amenés à te sécuriser ? Nous étions en route pour Buis-les-Baronnies pressés de découvrir cette discipline et effectuer ce premier stage d’initiation alpinisme auprès du club.
Récit
Infos pratiques
- Durée : 4 jours
- Période : mai
- Niveau : débutant – initiation
Récit jour par jour
Jour 1 : début du stage d'initiation en alpinisme - confection d'un relais triangulé
7h : départ en direction de Buis-les-Baronnies
Le jour se lève, nous quittons notre superbe spot trouvé la veille au soir en plein coeur de cette nature provençale en direction de Buis les Baronnies situé à un peu plus d’1h du camping. Avec barbidur, nous longeons les superbes Gorges de Méoujes qui tirent leur source de la Drôme et qui s’étendent sur 7km. Son torrent fougueux et ses cascades, ses plages de sable fin, offrent une vue imprenable à la fois mystique et méridionale. Arrivés au camping nous faisons la rencontre de toute l’équipe avec comme instructeur : Angélique et Claude.
9h : apprentissage de la technique d'un relais triangulé
Comme prévu, la météo est un peu grisante avec quelques averses. Nous nous rassemblons sous le préau du camping pour apprendre l’une des techniques de base en alpinisme : le relais triangulé. L’intérêt d’apprendre un relais triangulé c’est de pouvoir en créer un en cas d’absence ou si il n’est pas relié.
12h : mise en pratique "terrain" du relais triangulé
En fin de matinée, la pluie se calme, nous prenons la route pour « Baume Rousse », un site d’escalade réparti sur 3 falaises avec une marche d’approche très courte (une vingtaine de minutes).
Nous faisons le choix de grimper des voix faciles pour se concentrer uniquement sur la pose du relais. Avant de se lancer, p’tit récap de la liste des étapes à éffectuer. La mise en pratique est indispensable pour bien intégrer les points techniques. Fin de séance, je me sens plus à l’aise mais pressée de poser toutes ces étapes sur papier pour ne rien oublier.
Fin de journée, nous faisons un debriefing collectif et constructif. Nous échangeons au sujet de nos impressions communes avant d’aller se reposer pour attaquer la journée du lendemain.
Jour 2 : initiation à la technique de rappel, pose de points et course d'arête
8h30 : apprentissage de la technique de rappel et la pose de points
Même heure que la veille, nous nous retrouvons à 8h30, tous enthousiastes de passer la journée ensemble pour apprendre de nouvelles techniques de base.
Dans une première partie de formation nous apprenons à poser un rappel avec une corde à double, comment positionner son reverso (système d’assurage), faire le nœud autobloquant « machard » et descendre sur la corde.
Dans une seconde partie, nous apprenons à constituer une cordée à corde tendue, à poser un becquet avec une sangle et des coinceurs (câblés ou friends), à poser des dégaines longues et des dégaines magiques ainsi que la confection d’un cabestan et demi-cab pour assurer un second.
9h : course d'arête au rocher de Saint-Julien
Pour mettre en pratique toutes ces manipulations, rien de tel qu’une course d’arête prévue au rocher de Saint-Julien, une grande lame de calcaire qui domaine Buis-Les-Baronnies redressée à la verticale et forme une crête très fine.
10h : départ vertical en tant que 1ère de cordée
Au départ du parking, nous sommes tous équipés. Chacune des cordées est composée de deux personnes. je commence première de cordée, Angélique est là pour m’expliquer la pose des différents points en fonction de la configuration du rocher.
L’approche verticale du début est surprenante. Je ne suis pas vraiment à l’aise, penser qu’un coinceur peut faire le job et nous maintenir toutes les trois à cette hauteur me parait tellement fragile.. La pose progressive des points et les bons conseils d’Angélique me mettent en confiance, je me sens plus sereine. Il faut savoir faire confiance à son matériel ! (c’est ce qu’on entend souvent ^^).
Nous confectionnons un premier relais sur une terrasse disposait au début de l’arête. Tout le monde au point de relais, nous continuons la course. Plus on avance plus l’arête est fine. C’est impressionnant et vertigineux. Je réalise à ce moment là ce que représente une course d’arête. Partagée entre ma peur et l’adrénaline du moment, je me laisse porter par la dynamique de cette équipe de cordée solidaire et ravie d’être là.
Nous continuons jusqu’au prochain relais, l’occasion de mettre à profit la confection du relais triangulé, vu la veille.
2ème partie de course en tant que second de cordée
En seconde partie de course nous inversons, je suis à présent second de cordée. Le rôle du second est différent, il s’agit ici de récupérer les points posés par son binôme.
Dans une cordée je prends conscience de l’importance de faire confiance à son binôme, la chute peut être fatale. On avance et on pose les points en fonction du rythme et du niveau de chacun. C’est un job collectif où le hasard n’a pas sa place. Au fil de l’avancée, nous percevons davantage la finesse de l’arête et son côté vertigineux. La vue du sommet est très belle avec le Mont-Ventoux et la Drôme Provençale. Un spectacle !
Nous arrivons en fin de course, les premières averses de la journée font leur apparition. Nous confectionnons le relais et mettons en place la technique de rappel. Les pieds à terre, nous sommes ravis d’avoir réalisé cette course malgré la fatigue.
De retour au camping, nous effectuons le debrief de journée pour terminer devant un bon plat de pâtes généreux et apetissant.
Jour 3 : apprentissage de la technique de rappel + pratique sur site escalade
Le lendemain nous partons en direction du site d’escalade « les guêpes », un site d’escalade approprié pour la« grande voie » pour pratiquer la technique de rappel.
C’est la première fois que je confectionne un relais + un rappel sur deux longueurs, à la descente et à la montée. L’apprentissage est très complet. Cette journée de pratique tombe à pic pour ancrer à nouveau ces manipulations assez techniques. Là encore la dynamique de groupe est porteuse et encourageante.
Après un debrief de journée, nous nous réunissons devant une bonne pizza et partageons un moment chaleureux tous ensemble. L’occasion d’en apprendre davantage sur chacun.
Jour 4 : dernier jour du stage d'initiation à l'alpinisme - la pose de points et la désescalade
Dernier jour, nous partons en direction du rocher de Saint-Julien. Angélique a choisi une ancienne voie de via ferrata pour pratiquer la pose de points sans se préoccuper du niveau de grimpe, l’ancien câble de via sert de soutien lors de l’ascension en cas de difficultés.
L’idéal pour pratiquer la pose de becquet, de câblés, de friends, de dégênes. Une session d’apprentissage aussi constructive à la montée qu’à la descente en tant que 1er et second de cordée. Nous sommes partis à 11h du matin pour arriver à 17h.
Une belle journée riche en apprentissages et émotions vient à nouveau prendre fin.
Un stage d'alpinisme d'initiation vers l'autonomie intense et encourageant
Nous sommes tous ravis d’avoir réalisé ce séjour ensemble. C’est une expérience incroyable qui donne les frissons mais qui te donne envie de revenir côtoyer les sommets. Nous nous donnons rendez-vous au prochain stage mais cette fois-ci sur la neige avec des techniques similaires et complémentaires. Suite au prochain épisode.
Equipements d'alpinisme
- Chaussons
- Chaussures d’alpi
- Baudrier
- Casque
- Matériel d’escalade/alpinisme : à définir avec votre guide.
Accès
En van : Nous sommes partis de Gap, nous avons emprunté la N85 (Tallard), la D942 (Ventavon, Lazer, Laragne-Montéglin), nous avons pris la D942 en direction de Barret-Méouges, la Rochette-du-Buis pour récupérer la D546 à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze pour enfin arriver à Buis les Baronnies.
Hébergement
Camping le Jalinier à Buis-les-Baronnies : nous avons fait le choix de poser le van dans le camping pour rester avec le groupe. Emplacement : 13.90€ / nuit sur la base de 2 personnes.